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Comment sécher et entreposer le bois

Avant de commencer la fabrication d'un meuble, il est important de bien préparer le bois et de l’amener à un taux d’humidité ambiante d’environ 45 pour cent. Pourquoi est-ce important? Cette étape permet aux cellules du bois de se stabiliser, car ce sont elles qui font travailler le bois sous l’effet des variations d’humidité.

Autrefois, les meubles étaient faits avec du bois séché à l’air, ce qui représentait une approche très écologique que j’ai décidé moi-même de perpétuer. Aujourd’hui, l’industrie ne veut plus prendre le temps de faire les choses naturellement et dépense une quantité énorme d’énergie pour sécher le bois «  au four ».

Lorsqu’on examine toutes les dépenses énergétiques liées au processus de transformation du bois – transport, combustible, personnel requis et autres considérations – le séchage au four peut représenter jusqu’à 80 % du capital énergétique requis, ce qui en fait une option très énergivore. C’est pour toutes ces raisons que je privilégie le séchage du bois à l’air.

Un processus de longue haleine qui en vaut la peine

Je dois quand même avouer que le séchage à l’air vient avec ses défis, le plus gros d’entre eux, c’est le temps. Au lieu de sécher le bois au four en 2 semaines, il va sécher à l’air pendant une période pouvant aller jusqu’à 2 ans. Il faut compter environ une année de séchage par pouce d’épaisseur.

Cela demande du temps et de la patience, mais pour moi, l’approche écologique étant la meilleure, je m’efforce de m’occuper moi-même du séchage, car de toute façon, il est extrêmement difficile de trouver des fournisseurs de bois séché à l’air et c’est la technique de séchage au four qui domine l’industrie.

Le séchage du bois à l’air peut être effectué au moyen d’un séchoir solaire et il va sans dire que l’énergie solaire ne coûte rien. Aussi, un hangar sans murs avec un toit en tôle pour garder le bois à l’abri de l’eau fait très bien l’affaire.

Pour obtenir des résultats optimaux, certaines conditions doivent cependant être respectées. Il ne faut pas que le bois soit exposé aux rayons directs du soleil. L’idéal, c’est de le garder à des températures variant entre 20 et 30 degrés et s’il y a un peu de vent, c’est encore mieux.

L’entreposage joue également un rôle capital et doit être fait adéquatement. À l’extérieur, le bois s’imprègne de l’humidité ambiante qui est normalement plus élevée qu’à l’intérieur. C’est pour cette raison que je dois entrer le bois dans mon atelier au moins un mois avant de commencer le projet.

Les bois franc prendront plus de temps à sécher que les bois mous. Plus le bois est épais, plus la période de séchage est longue. L’entreposage extérieur ne pose pas de problème, mais il faut quand même surveiller l’état du bois de temps en temps pour éviter qu’il ne soit grugé par les insectes. Une invasion de fourmis peut causer de sérieux dégâts et c’est une situation qui j’ai déjà eu à gérer. Aussi, il faut garder le bois à l’abri de la pluie pour prévenir la formation de moisissures qui pourraient en provoquer la désintégration.

Comme vous le voyez, le travail du bois artisanal comporte de multiples étapes. Celle-ci n’est que l’une des premières, mais elle est très importante pour bien amorcer l’assemblage du meuble et prévenir le gauchissement.